Activité professionnelle après l’accident
Avril 2009:
Fin 2007, j’ai travaillé pour SUEZ Environnement pendant un an et deux mois. J’avais été chargé de la veille technologique et concurrentielle : je recherchais des articles de différentes boites qui parlaient des nouvelles techniques. J’ai vraiment adoré cette ambiance. Je travaillais tous les matins de la semaine, l’après-midi j’avais mes séances d’ortho et de kiné.
Mes collègues ne me réduisaient pas à un mon handicap, ce que j’appréciais vraiment. Tout le monde me parlait sans stress, ils s’adaptaient à mon rythme, des fois je me faisais réprimander, gentiment, mais tous (surtout André et Valérie) ont été vraiment supers. Valérie a toujours été très disponible et je discutais de tout avec André, on parlait du travail, des loisirs, des visites, des films qu’on avais vus, des activités qu’on avait faites… A aucun moment mes collègues n’ont été condescendants, ni n’ont fait preuve de sollicitude excessive. On ne parlait pas beaucoup de mon handicap, et si je décidais de leur en parler, alors ils m’écoutaient, simplement.
Le travail n’était pas toujours facile pour moi, mais ça me stimulait, ça me faisait réfléchir, ça me forçait à me concentrer sur des tâches intellectuelles. J’éprouvais des difficultés. Disons que ma perte de concentrations a été importante. Trouver les articles techniques été plus ou moins simple, mais les lire s’est révélé compliqué. Pendant, 20 minutes je m’en sortais bien, puis je faisais une pause de 10 minutes. C’était, je pense, trop tôt pour avoir un travail. J’avais trop de difficulté pour parler et lire mais j’ai adoré mes collègues.
Novembre 2009 :
Je lisais et je lis toujours lentement, très lentement mais je m’entraîne. C’est pour ca que je dois faire un bilan de compétence pour voir ce que je vaux dans le marché du travail mais aussi sur le plan personnel. J’ai pris un rendez vous avec l’antenne UEROS, il me propose 1 semaine complète de test a coté de hôpital de Garches, du 23 novembre jusqu’au 27 novembre 2009.
source: Alexandra RICHARDIER
Aout 2010:
J’ai eu mon bilan neuro-psychologique au mois d’avril (ça m’a pris tout de même un an !!) et ça a été plus ou moins un échec. Avant mon avenir était tout tracé. J’avais un « Master of Science d’Imperial » (c’est une université anglaise : Imperial College of London) et la vie était belle. Depuis mon accident, je ne sais plus comment je dois prendre ma vie professionnelle.
Mon diplôme est caduc, je ne suis plus ingénieur. Je ne sais plus (ou ne peux plus) être « responsable » du poste qui va avec ce diplôme, alors responsable d’un ou deux chantiers ou d’une ou deux personnes, pfiou ! Donc, on me dit de faire une formation.
Après les différents tests que j’ai dû faire (la mémoire, la concentration, la logique…), on m’a dit que j’avais des troubles neuro-psychologiques et moteurs et il était préférable que j’arrête provisoirement mon parcours précèdent et que je fasse une formation. Quand j’ai eu la résultante de mon bilan… en fait, ça a été un cuisant échec, je ne pouvais pas parler (d’émotion), la bouche bée… J’étais pu…rée de déçu. En fait, j’étais ému et PUTAIN d’énervé. Avant ce jour, j’avais le choix : j’espérais faire un travail dans le domaine du génie civil ou le domaine de l’environnement ou bien je changerais de voie !! Mais j’avais le CHOIX !!! Maintenant, je n’ai plus trop le choix. Ça m’énerve !!! Toute ma vie a été et est juste chamboulée, ça m’ENERVE !!! Et même si j’ai la chance d’avoir l’aide de mes ami(e)s, il faut que j’affronte ce problème seul. Je n’en veux pas à UEROS (Psychologues et Neuro-psychologues). Ils ont été directs et surtout francs, si j’ai du mal à digérer, c’est à cause de moi et uniquement moi. C’est moi qui ai eu un AVC, pas eux !!
Ça a été dur, mais ça fait 4 mois et l’eau a coulé sous les ponts, UEROS me « conseille » maintenant de faire une formation. Je vais faire l’APAPT pour voir le poste (d’après eux) qui convient le mieux.
Peut-être que je vais faire une formation ou peut-être que je vais travailler dans le génie civil mais à un niveau inférieur. On va voir ce qu’il me propose…
